Souvenirs de guerre. L'occupation

Nous habitions près de l’hôpital Percy, qui avait été transformé en hôpital militaire. Il y avait dessus une batterie de DCA (défense anti-aérienne).On voyait monter les «saucisses» tous les soirs.(ce sont des espèces de ballons captifs chargés de détecter les avions). Il y avait sur le trottoir un soldat faisant les cent pas avec deux grosses grenades à la ceinture et cela me faisait peur. Pour aller à l’école je passais sur le trottoir d’en face.

Les usines Renault n’étaient pas loin, et il y avait de très nombreux bombardements, surtout la nuit. Au début nous allions à la cave, mais maman a décidé qu’il valait mieux recevoir la moitié de la maison sur le dos que la maison tout entière. Lorsqu’on entendait les sirènes on se cachait sous les draps et on attendait que ça passe. A la fin nous nous levions pour aller voir à la fenêtre, les avions en flammes et les parachutes. Nous craignions toujours une bombe perdue car ils tiraient au jugé.

Les usines devaient fabriquer de l’armement. Un voisin a été pris à y distribuer des tracts et a été déporté à Buchenwald. On ne savait pas ce qui s’y passait…Les allemands non plus d’ailleurs. J’ai une amie allemande de mon âge qui en est restée traumatisée et qui n’osait pas venir en France.

Voila la photo de ma classe pendant la guerre. Je devais être en 3ème ou en 4ème.

A l’école des abris avaient été construits. C’étaient des couloirs qui zigzaguaient sous la cour. On y allait chaque fois qu’on entendait les sirènes. On s’asseyait sur des bancs de chaque côté du mur et une élève nous lisait un passage d’un livre. De temps en temps la lumière se coupait et on avait peur de ne plus retrouver notre école debout.

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[matie082]

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