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La vie est belle
26 novembre 2010

Souvenirs de guerre. La libération

J’ai appris à l’école que les alliés avaient débarqué. Nous étions très mal informés. Le journal et la radio étaient censurés. La radio anglaise était brouillée. J’ai essayé une fois d’écouter les « messages personnels », je n’y ai rien compris. Ainsi je n’ai pas entendu "les feuilles mortes se ramassent à la pelle"
Nous avons fait un haut fait de résistance en affichant une carte de France derrière la porte de la cuisine. Nous avions fabriqué de petits drapeaux que nous épinglions dessus au fur et à mesure de l’avance des armées. Au début ça piétinait et nous avions grand peur qu’elles soient rejetées à la mer .Puis ils ont avancé. Les américains distribuaient des boites de lait (dans une région qui en produit le plus) et des chewing-gums

Enfin les voilà en région parisienne. Des petits malins ont trouvé intelligent de couper tous les superbes marronniers de l’avenue pour faire des barrages. Voulaient-ils empêcher les allemands de partir ou les américains d’arriver ? Je pense qu’ils voulaient du bois pour se chauffer. Aussi lorsque les chars sont arrivés, il a fallu déblayer ça à toute vitesse.

Ensuite il y a eu l’épuration. Certains étaient condamnés sans jugement sur simple dénonciation. Les hommes allaient en prison, les femmes étaient tondues sur la voie publique. Maman nous interdisait d’aller voir ce qui se passait lorsqu’il y avait un rassemblement. Il y a eu des vengeances personnelles et des « résistants de la dernière heure »

NOTRE MAISO

Nous habitions cette maison. Elle a bien changé en 60 ans.

ENTRÉE DE L'HÔPITAL L'hôpital Percy n'a pas changé.

 

Quelques oublis 

Comme nous étions sous-alimentés, on nous distribuait dans les écoles des pastilles vitaminées. On a eu aussi des petits carrés de chocolat vitaminé et des biscuits de soldat : Cela ressemblait un peu à des tuks et c’était très dur

Les allemands devaient aimer la couleur jaune. Toutes les pancartes indiquant les directions, étaient noires sur fond jaune. Les vélos aussi avaient des plaques d’immatriculation de la même couleur

Je n’ai pas parlé des V1.J’ai appris leur existence à l’école : »tu te rends compte, ils ont envoyé des avions sans pilotes sur l’Angleterre ! »Il y avait des commentaires terrifiants. Maintenant on pouvait tuer les gens au hasard sans prendre de risque.

Maman était assaillie de questions : Quand est-ce que la guerre va finir ? Quand est-ce que papa va rentrer ? Quand est-ce qu’on aura du pain blanc ?

Maintenant tous ces évènements commencent à être oubliés et on en a même fait quelques films comiques. En voici quelques uns

La grande vadrouille (évidemment)

La 7eme compagnie

La traversée de Paris

Le père tranquille

Pour les livres (ils ne sont pas comiques) :

La bicyclette bleue

101 avenue Henri Martin

Celui qui voulait voir la mer

Ce sont ceux que j’ai lus.

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Commentaires
M
dans ces tristes souvenirs je viens de lire "un gout de cannelle et d'espoir" de Sarah MacCoy dur mais qui révèle la triste réalité de cette période de l'histoire.<br /> <br /> Mon père m'a raconté sa vie dans les camps, j'avais 16 ans, je suis restée depuis cette période de mon adolescence très concernée par tout ce qui retrace la guerre, en souvenir de mon père mais aussi en mémoire de tous ceux qui ont vécu la guerre de près ou de loin avec toutes ses souffrances.<br /> <br /> Je lis ton récit avec respect.
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C
Juste je viens de voir que nous habitions le même genre de pavillon!! exactily<br /> <br /> Enfin moi s'était à Goussainville chez mon beau-Père où l'enfant de l"autre" était très mal venue oups!! Souvenirs Souvenirs<br /> <br /> Des fois je vais sur Google voir la rue, voir la maison ...et surtout la petite fenêtre en haut, ma chambre. Derrière la maison des grands terrains où je me suis "t'éreintée " now tout est construit plus rien n'existe que le béton... Bise de Claire de terre
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C
Ici je ressent bien nos différences d'enfance... Toi assez grande pour comprendre ce qu'était "la guerre" Moi dans les abris priant sans comprendre... Juste pour que papa, maman viennent me chercher . J'aurais du mal a raconter ce que je n'ai fait qu'entrevoir. Tu décris si bien, que je vais enfin savoir la guerre aux yeux d'une fillette de 6/7 ans Je suis contente de passer par ici amicalement Claire de lune
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