Fête des mères

Je n’aime pas ce jour.

Lorsque j’étais petite, cela avait peut-être une signification. On nous expliquait le rôle de la maman et on nous faisait écrire une lettre, (où il était toujours question de nuits blanches), qu’on devait lui donner le matin. Ceux qui n’avaient pas d’imagination recopiaient au tableau. Il n’était pas encore question de famille recomposées ni d’homo. Il y avait seulement le problème des orphelines.

Il était rare que nous ayons les moyens d’acheter un cadeau. Je me souviens de m’être associée avec ma petite sœur pour acheter…un pétunia. En grandissant, j’en ai eu assez de ces lettres et de ce blabla.

Mes enfants ont pris le relais. Comme j’en ai beaucoup, j’ai été envahie de pierres peintes, de boites de camembert recouvertes de pâtes dorées ou de colliers en graines de tournesol. Au moins, ça ne coutait pas cher. J’ai dû leur interdire de m’acheter quoi que ce soit, les commerçants essayant de se débarrasser de leurs fonds de tiroir.

Et maintenant, j’entends les pubs. Elles viennent de magasins de bricolage ou d’électroménager, comme si les enfants pouvaient acheter un micro-ondes ou une chaine hifi à leur mère ! J’ai même entendu : « je vais lui acheter un barbecue…et c’est moi qui m’en servirai ! »

J’ai donc décidé que « ma » fête des mères coïnciderait avec mon anniversaire. On ne va pas augmenter le prix des fleurs ce jour là. Quant à l’électroménager, j’en achète lorsque j’en ai besoin.