Les analyses de laboratoire

J'ai vu les techniques terriblement évoluer depuis mes débuts,lorsque je ne faisais presque que de numérations globulaires. A Troyes il n'y avait que deux labos et les analyses qui nécessitaient du matériel partaient dans de grands laboratoires parisiens.
On s'estimait contents avec 4 urémies et 3 cholestérols. En général les résultats étaient normaux, mais ceux qui ne l'étaient pas nous laisssaient indifférents, tant qu'on ne connaissait pas le malade. Les trucs rarissimes comme ma découverte d'une tête de ténia, nous rassemblaient autour du microscope.

J'ai trouvé une mononucléose infecteuse chez un enfant dont je connaissais la mère. C'est une maladie bénigne qui ressemble beaucoup à une leucémie. Je suis allée chez cette dame pour la rassurer.

Le jour ou j'ai trouvé des gonocoques (blenorragie) chez une femme "bien", j'ai eu des rélexions. Pourquoi alors avoir demandé une analyse?

Mon pire souvenir (alors qu'on n'envoyait plus les analyses à Paris) a été de trouver une toxoplasmose positive chez une femme enceinte. On a refait des contrôles, on était tous catastrophés.

Pour l'évolution du matériel, mon patron était tout fier de nous annoncer l'achat d'un appareil à électrophorèse. Lorsque je lui dis que je connaissais, il me répond que c'est imposible car tout nouveau. "Mais je connais l'inventeur, c'était un de nos professeurs à d'Arsonval"

"Alors, si vous avez eu la chance d'avoir Roberhotte comme professeur..."

A l'institut, on ne considérait pas ça comme une chance; il se moquait des valences du carbone!

Comments

[mimi1931]

Tu es courageuse d'avoir lu tous ces trucs un peu techniques et pas faciles à expliquer.

[Mo]

Des souvenirs de boulot? Tu en as vu des choses et des maladies!

Ce ne devait pas être drôle tous les jours.

J'ai dû regarder toxoplasmose sur internet, je ne connaissais pas.