La vie à la campagne

Ma grand-mère habitait une très jolie maison, construite avec les dommages de guerre (Celle de 1914). Je crois que c’est en remplacement de deux autres détruites, car dans le jardin il y avait des restes de démolitions. La maison était grande pour l’époque : salon, séjour, cuisine, 3 chambres, cave, grenier. Il n’y avait pas de salle d’eau ni de WC mais les emplacements étaient prévus.

Il n’y avait aucun confort. On s’éclairait à la lampe à pétrole, ce qui fait qu’on allait se coucher de bonne heure. Les WC étaient à une vingtaine de mètres (la cabane au fond du jardin). On y allait par un chemin bordé d’orties.

La lessive avait lieu au lavoir, alimenté par une source. Les femmes venaient avec leur brouette pleine de linge, leur lessiveuse, leur savon, leur battoir et la caisse pleine de paille dans laquelle elles s’agenouillaient. Pour nous les enfants, c’était un grand amusement.

L’eau était rare. On allait la chercher à la pompe près du lavoir. Inutile de dire que les toilettes étaient succinctes. On se lavait dans une cuvette et on jetait l’eau par la fenêtre pour arroser.

J’ai assisté un jour à un bal, avec un vrai musicien. Tout le village venait, les jeunes comme les vieux. Evidemment ma grand-mère et moi faisions « tapisserie »

Une autre fois c’était du cinéma. Nos étions tous installés sur des bancs dans une grange et le film était projeté par un cinéaste itinérant (Il y a des métiers qui se perdent).

J’ai relu les commentaires laissés après cet article. Les jeunes ont du mal à comprendre que nous avons pu nous passer du confort moderne

J’ai aussi oublié de parler des courses. On avait du lait (du bon) et des œufs à la ferme. Il y avait un café-épicerie où l’on pouvait se procurer aussi bien des pâtes qu’un tablier du vin ou des chaussons. Les hommes se rassemblaient le soir au café. Une voiture nous amenait le pain et la viande.