J'achète un terrain

Je savais très bien en achetant ma maison, que je n’y resterais pas. J’étais obligée de prendre ma voiture pour faire mes courses, alors, autant habiter la campagne. Il n’y avait que deux chambres , et mes invités dormaient dans le canapé du salon. Je n’ai donc plus reçu les membres des villes jumelles. Il y avait trop d’escaliers et je me suis aperçue de cet inconvénient lorsque j’ai fait une embolie pulmonaire et qu’il m’a été impossible de regagner ma chambre. Et puis, la sirène…. Ajoutons aussi les impôts fonciers qui sont très chers à Romilly. J’avais le choix entre acheter quelque chose de convenable, ou un terrain, et je me suis mise à regarder les annonces.

Un jour, je tombe sur celle-ci : Terrain de 3800m2 12 .000 euros. J’ai cru à une erreur (5 fois en dessous de sa valeur). Je me suis donc renseignée près du maire et de ma future voisine, une dame seule de mon âge, car j’étais surprise que les gens ne se soient pas précipités dessus.

Ce terrain est un grand triangle. 150m sur route et 50m et 10m aux deux extrémités. Pas de voisins sauf cette dame. Ce qui a dû être pris pour un gros inconvénient, à part la dénivellation par rapport à la route est la présence d’un « trou à ordures » (c’est le nom que je lui ai donné)

Je pense que ceux qui ont creusé ce trou au bout du terrain et qui occupe la largeur de 10m, ont voulu se procurer de la grève. Le propriétaire a voulu le faire reboucher avec de la terre de remblai, mais les entrepreneurs en ont profité pour déverser des briques (que je récupère) des pierres et des blocs de ciment. J’ai jeté des morceaux de gouttière et du grillage. Il y avait aussi des souches.

Contrairement aux conseils qui m’étaient donnés, je n’ai pas voulu reboucher ce trou. J’ai laisse repousser deux érables, des charmes, des noisetiers et un noyer, et j’ai installé une haie sur la rue. Le sol s’est recouvert de lierre, camouflant les blocs qui dépassaient.

Je vous ai mis une photo. C’est mon coin préféré car plein de verdure. Mais c’est loin de la maison.